Économie d’énergies : les instituts d’informatique mettent en œuvre des solutions

Économiser de l’énergie est un enjeu crucial tant sur le plan du changement climatique qui nous affecte que sur un plan économique, notamment pour les ménages qui font déjà face à une inflation grandissante et à d’importantes hausses du prix de l’électricité. Est-il possible qu’en modifiant notre comportement de consommateurs, nous parvenions à économiser de l’énergie et de l’argent ? C’est la question posée par les chercheurs de l’institut informatique et de l’institut Icare. En effet, le Service des Hautes écoles valaisan a souhaité favoriser la collaboration entre les instituts de recherche du canton en finançant des projets. C’est ainsi que l’Institut informatique de la Haute école de Gestion travaille avec l’Institut Icare. L’idée est de comprendre s’il est possible de faire des économies d’énergie en agissant sur le comportement des individus.

Le comportement individuel, un facteur d’économie important

Le projet s’est fixé comme but de favoriser un comportement individuel menant à des économies d’énergie et donc à une réduction de la facture d’électricité. Il fallait, pour cela, reconnaître les mauvaises habitudes que nous avons toutes et tous et ensuite, proposer des recommandations personnalisées d’économie d’énergie. Des capteurs ont été placés dans des appartements afin de récolter des données relatives au chauffage, à la luminosité, à l’état des portes et des fenêtres, à l’humidité, au taux de CO2, au volume sonore ou encore aux mouvements. Chaque prise ainsi que le compteur général d’électricité ont aussi été monitorés afin de présenter une carte détaillée de la consommation électrique de chaque appartement.

Deux instituts de recherche travaillent ensemble

L’institut Informatique de la HES-SO Valais-Wallis a créé un système de collecte des données. Ce sont d’ailleurs d’anciens étudiants de la filière informatique travaillant à l’institut de recherche qui ont réalisé les développements nécessaires. Sébastien Gard, Professeur et coordinateur du projet à l’institut a pu bénéficier de l’expérience du Professeur David Wannier en matière d’énergie et réutiliser une plateforme crée pour un autre projet. Ainsi, Jean-Marie Adler et Jérémie Vianin ont adapté la plateforme Energy hub, Pascal Pitteloud et Benjamin Morel ont développé l’application mobile destinée aux utilisateur-trices finaux-ales et Jimmy Loup s’est concentré sur la partie économique du projet. L’institut Icare a, quant à lui, mis à profit son expérience en machine learning. Olivier Crettol, chef de projet a confié la modélisation des comportements à Jérôme Amos et Nouredine Hussain.

 

Des données qui permettent de modéliser un appartement

L’institut Icare a réalisé des modèles de consommation capables de reconnaître les équipements branchés sur les prises, de savoir automatiquement s’ils sont allumés ou pas et de classifier la consommation par appareil. Des algorithmes ont aussi été développés pour déterminer l’occupation de l’appartement. Cette modélisation de l’environnement permet de proposer des recommandations personnalisées sur la base de ce que prescrit l’Office fédéral de l’énergie. Des règles et recommandations sont établies afin d’éviter des comportements irrationnels (par ex. : laisser la fenêtre ouverte toute la journée en hiver, baisser les stores et allumer les lumières alors que la luminosité extérieure est suffisante…). C’est aussi du bien-être des personnes qu’il s’agit, puisque le capteur de CO2 indique quand il est temps d’aérer une pièce.

 

Une application mobile pour changer de comportement

L’institut informatique a développé une application mobile qui permet aux habitant-es d’un appartement de visualiser leurs données. Le tableau de bord met en évidence les anomalies, les tendances de consommation, des comparaisons avec les normes de référence et une équivalence des dépenses énergétiques en francs. Cette application est construite sous forme de jeux sérieux ; elle envoie des recommandations aux utilisateurs-trices et quand une personne met en place les recommandations proposées, elle gagne des points. Mais elle pourrait aussi en perdre en cas de comportement trop énergivore ! Il est également possible d’ajouter ses ami-es et de voir où l’on se situe dans le classement. Les premiers tests de terrain montrent que cet aspect ludique incite les personnes à participer activement au changement de leur comportement et à réaliser des économies d’énergie.

 

Un véritable tableau de bord pour les PME et des économies à la clé

Les chercheur-euses souhaitent à présent se pencher sur une diminution du nombre de capteurs utilisés afin de faire baisser le coût de l’infrastructure et de la rendre moins intrusive. Au-delà des économies réalisées dans un ménage privé, l’objectif est de travailler avec des fournisseurs d’énergie et des PME pour qui les coûts sont un facteur déterminant. En effet, à l’échelle d’une entreprise, les économies d’énergie peuvent représenter d’importants montants. Des fournisseurs d’énergie ainsi que des PME, notamment des chaines hôtelières ou des restaurants peuvent bénéficier de ce type d’installation. La détection des tendances de consommation ou des appareils restant allumés sans utilité permettront aux PME de mettre en place des mesures afin de sensibiliser leurs collaborateur-trices aux économies réalisables. Cette solution simple et flexible n’est pas contraignante et demande un faible investissement. Des énergéticien-nes qui accompagnent les PME dans la réduction de leur consommation d’énergie sont d’ailleurs intégré-es au projet afin de faciliter la transition vers plus de sobriété énergétique.

 

Source : HES-SO Valais-Wallis

Voir d'autres actualités

Les mêmes données saisies jusqu’à six fois dans le même processus de livraison : c’est de l’histoire ancienne pour Moret Frères…
La 9e édition du AI Valais/Wallis Workshop, organisé par la HES-SO Valais/Wallis et l’Institut de recherche Idiap, aura lieu le 26…
Dootix, l’entreprise suisse spécialisée dans le développement sur mesure et la mise en place de la suite Odoo, étend…