Florian Evéquoz nommé Digital Shaper 2022

Florian Evéquoz est un homme pressé, et pour cause ! Professeur à la HES-SO Valais-Wallis, Responsable du domaine Economie & Services de la HES-SO et élu à la Constituante du Canton du Valais, il porte de nombreuses casquettes. Mais il y a un fil rouge qui jalonne son parcours : un intérêt marqué pour la politique suisse et plus particulièrement pour la démocratie participative. Derrière une solide formation technique, soit un doctorat en informatique de l’Université de Fribourg, il souhaite améliorer la transparence du système politique suisse et encourager la participation du grand public. Ainsi, plusieurs de ses projets ont trait à la démocratie digitale et aux solutions techniques qui permettent d’apporter plus de clarté dans les activités des parlementaires et dans le processus de prise de décisions. A la tête du laboratoire de recherche HUCO (Human-Centred Computing) de l’Institut Informatique de la HES-SO Valais-Wallis, il a également créé le site Internet quivotequoi.ch pour permettre à la population de visualiser facilement les votes des membres de la Constituante valaisanne. Le Nouvelliste a aussi travaillé avec lui pour la mise en place d’un outil similaire permettant de découvrir les votes du Grand Conseil valaisan.

 

L’intelligence artificielle touche toutes les strates de la société

« Le but de ce projet avec Le Nouvelliste est d’ouvrir les portes du parlement à la population valaisanne afin d’améliorer la transparence du travail législatif. Après tout, les citoyennes et citoyens doivent pouvoir suivre le travail de celles et ceux qui écrivent les lois, et ainsi participer activement au débat démocratique. » explique Florian Evéquoz. Après chaque session du Grand Conseil valaisan, son outil analyse les votes et permet au Nouvelliste d’élaborer un article décryptant les comportements de vote sur certains thèmes et ainsi d’animer le débat public. Un projet de recherche en partenariat avec la RTS est également en cours afin de comprendre comment les technologies numériques impactent l’opinion publique. Le but du projet Recreating Shared Democratic Grounds est de réduire la polarisation à l’œuvre en identifiant les communautés d’intérêt fermées et de mettre en lumière les ponts possibles avec d’autres communautés afin de faire sortir les personnes de leur bulle numérique et d’encourager le partage des fondamentaux communs nécessaires au bon fonctionnement de la démocratie.

Découvrir comment les utilisateur·trices interagissent avec les outils numériques est indispensable à de nombreux domaines, notamment celui de la médecine. Ainsi, l’équipe du laboratoire Human-Centred Computing analyse la manière dont l’intelligence artificielle modifie la pratique clinique des radiologues. Comment comprennent-ils l’interaction avec une IA ?  Qu’est-ce qui ne fonctionne pas et comment y remédier ? A quoi faut-il prendre garde au moment d’introduire de l’IA dans la pratique médicale ? Avec l’aide de Jakub Mlynar, sociologue et chercheur senior du laboratoire HUCO à l’institut informatique, ces interactions entre l’humain et la machine « intelligente » sont étudiées.

 

La démocratie à l’épreuve de la digitalisation de la société

Avec le mouvement non-partisan Appel citoyen à la Constituante du Canton du Valais, Florian Evéquoz a contribué à mettre en place des outils digitaux permettant un mode d’élection innovant. Ainsi, un algorithme a permis d’utiliser des critères de représentation choisis démocratiquement pour déterminer le groupe de candidat·e·s qui correspondent aux profils choisis par la base électorale tout en ayant reçu le plus de voix. Un projet de recherche visant à diffuser cette méthode d’élection auprès du grand public a obtenu un financement d’Opendata et de la Fondation Mercator. La plateforme Fairelection.ch est désormais utilisable par le public pour organiser des élections selon ce modèle. La plateforme permettra notamment aux groupements politiques ou associatifs ainsi qu’aux entreprises d’organiser gratuitement des élections en choisissant elles-mêmes les critères de représentation qui leur conviennent.

« Technophile mais techno-prudent », c’est ainsi que se définit Florian Evéquoz lorsqu’il parle de son travail dans la commission des droits fondamentaux de la Constituante valaisanne. C’est toujours l’idée de permettre une cohabitation bénéfique entre l’humain et la machine qui sous-tend les réflexions de ce chercheur. Il souhaite intégrer dans la Constitution les garde-fous nécessaires à préserver nos libertés dans un monde où le numérique et les robots prennent une place toujours plus grande. Il se projette pour cela dans les décennies à venir, se demandant quelles garanties la législation doit offrir aux individus pour prévenir certains risques. Ainsi, un droit fondamental à l’interaction avec un humain est introduit dans le texte pour protéger, par exemple, les résidant·e·s d’EMS dont les soins seraient exclusivement délivrés par des robots ou encore la population qui se verrait confrontée uniquement à une intelligence artificielle lorsqu’elle s’adresse à un service de l’Etat. Un droit à l’intégrité numérique, ou encore un droit à communiquer avec les autorités sans utiliser exclusivement une technologie spécifique sont aussi proposés par la Constituante. Ces nouveaux droits humains visent à protéger les libertés individuelles, socle essentiel sur lequel repose l’équilibre démocratique de nos sociétés.

 

Plus d’informations : HUCO

Source : HES-SO Valais-Wallis

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